J’AI UN RÊVE

Publié le par Vélorution Toulouse

J’AI UN RÊVE

Discours jamais prononcé, mais au combien actuel, par le Roi Martin Luther, en Mai 2008.


Il y’a des milliers d’années, un grand homo sapiens, qui jette sur nous aujourd’hui son hombre symbolique, a inventé la roue. Cette découverte d’une importance capitale venait porter lumière, comme un phare d’espoir, aux millions de primates marqués par les flammes d’une ignorance foudroyante, et annonçait l’aube joyeuse qui allait mettre fin à la longue nuit de captivité.


Mais aujourd’hui, nous devons faire le constat tragique que les cyclistes, piétonNEs, HandicapéEs et autres usagers non contaminant de nos voies publiques, restent entravéEs par la ségrégation automodébile et enchaînéEs par un code de la route irréaliste, discriminatoire et meurtrier. Aujourd’hui, les vélorutionnaires représentent un îlot de résistance au milieu d’un vaste océan d’ordures pétrolières et pollueurs en tout genre. Aujourd’hui, la Vélorution ! languis toujours dans les marges de la société toulousaine, des exiléEs sur leurs propres routes. Alors nous venons ici et maintenant pour dramatiser la condition de toutes les victimes de ce joug automodébile.


Nous allons contre le capital de toutes les nations pour exiger, en quelque sorte, le paiement de la facture (fracture ?). Quand les architectes de nos routes définirent les textes ineptes du code de la route et autres traités « écolo-bobo-politico-correcto », décidés par et pour une dictature automodébile, ils préparèrent l’arsenal juridico-répressif pour contrôler chaque citoyenNE. C’était la promesse que personne ne serait assuré de son droit inaliénable à la vie, à la liberté et à la poursuite de la route du bonheur, celle débarrassée de tout engin polluant et dangereux.


Il est aujourd’hui évident que les politiques de ce monde ont manqués à leurs engagements quant à ses citoyenNEs : cyclistes, piétonEs, handicapéEs et autres ghettoïséEs de nos espaces publiques. Au lieu de faire honneur à ces pseudo traités écolos pas rigolos (Kyoto, ...) et autres fadaises durables, les ordures pétrolières et autres lobbies destructeur d’environnements et d’humains ont, à travers les politiques vertes (centrales nucléaires contre centrales thermiques, biocarburants, le tout électrique jusqu’à la voiture, les recyclages d’ordures toujours plus volumineuses, le double impôt sur l’écologie -une fois à l’achat et l’autre au recyclage-… Vous en voulez encore du vert caca ?), passé au peuple un chèque qui revient marqué « sans provisions ». Mais nous ne saurons croire que la banque de la véritable justice est en faillite. Nous ne saurons croire qu’il n’y a plus les fonds nécessaires dans les grands coffres qui renferment la liberté d’être. Alors nous venons exiger paiement contre ce chèque, paiement sur demande de la richesse qu’est de circuler librement et avec toutes les garanties de sécurité que devrait procurer nos routes, une fois débarrassées de toutes les poubelles émettrices de gaz assassins. Nous venons également à travers ce discours rappeler au monde l’urgence absolue du moment : éradication dans toutes les galaxies des véhicules dangereux et carburants toxiques et le redéploiement des transports publics, gratuits pour touTEs. Mais aussi disparition de toutes les ordures pétrolières, politiques et magistrales. Ce n’est pas le moment de prendre le luxe de laisser calmer les esprits, ni de nous laisser endormir par une approche médiatico-écolo. Il est temps de quitter ces couloirs de la mort cyclables, ségrégationnistes et meurtriers, pour prendre les routes ensoleillées sur un territoire réapproprié. Il est temps d’ouvrir les voies à tous les cyclistes, piétonNEs, HandicapéEs, … Il est temps de tirer notre planète de l’envahissant bitume, au service de la dictature mécanicodébile, jusqu’aux chemins sécurisés et à la fraternité.


Que le monde ne tienne pas compte de l’urgence du moment, qu’il sous-estime la détermination des vélorutionnaires, lui sera fatal. Ce printemps étouffant du mécontentement légitime des vélorutionnaires ne prendra fin qu’à l’arrivée d’un automne vivifiant qui amènera, enfin, liberté et égalité (pas seulement si t’as du blé). L’année 2008 n’est pas une fin, mais un début. Ceux qui veulent croire que les vélorutionnaires seront satisfaits de seulement s’exprimer avec force, auront un réveil brusque s’ils continuent leurs manipulations habituelles, comme si rien ne se passer. Notre terre ne connaîtra ni repos ni tranquillité tant que les vélorutionnaires, cyclistes, piétonNEs, handicapéEs, … ne jouiront pas pleinement de leur droit de libre circulation. Les orages de la révolte continueront à secouer les fondations de notre irréalité jusqu’au jour où la lumière de la vraie justice arrivera.


Mais il y’a quelque chose que nous devons dire à tous les vélorutionnaires, qui sont sur le point de franchir le seuil de l’injustice. En luttant, pour prendre notre juste place, nous ne devrons pas nous rendre coupables d’actes injustes. Ne buvons pas de la coupe de l’amertume et de la haine, de voir nos libertés bafouées et un des notre incarcéré, pour assouvir notre soif d’Equité et de Justice.


Nous devrons toujours conduire notre lutte, et nos vélos, dans un haut souci de dignité, en s’affranchissant des disciplines imposées par ce régime pétrolier fascisant. Nous ne pouvons pas laisser notre protestation créative dégénérée en violence physique. Encore et encore, nous devons atteindre le niveau exalté où nous opposons à la force physique, la force de l’âme. Le militantisme merveilleux qui a pris la communauté vélorutionnaire ne doit pas nous amener à nous méfier de tous les automodébiles, puisque beaucoup d’entre eux, on le voit par leur présence dans nos rangs aujourd’hui, se sont rendus compte que leur route est liée à la notre, et que leur liberté de circuler dépend étroitement de la nôtre. Nous ne pouvons pas pédaler en nous croyant seul.


Et quand nous pédalons, nous devons jurer d’aller toujours de l’avant (mais aussi de l’arrière pour les plus doués et acrobates d’entre vous). Nous ne pouvons plus faire demi-tour. Il y’en a qui demande aux vélorutionnaires, fervents des droits civiques, « quand serez-vous satisfaits ? » Nous ne saurons être satisfaits tant que nous ne pourrons pas nous répandre librement par toutes les routes de la galaxie. Nous ne saurons être satisfaits tant qu’un cycliste à Toulouse se fait assassiner et qu’un autre ne voit personne pour qui voter. Non, non nous ne sommes pas satisfaits et nous ne serons satisfaits que le jour où un sentiment de véritable justice se globalisera, en lieu et place des marchandises, et que la rectitude sera comme un fleuve puissant de ceux qui se réapproprient leur espace.


Nous ne sommes pas sans savoir que l’un d’entre nous a subi maintes épreuves et actes de ségrégations. Un d’entre nous est allé directement remplir les cellules des prisons. Un d’entre nous a agit dans une région où sa quête pour la liberté l’a laissé meurtri par les orages de la persécution et renversé par le vent de la brutalité policière. Il est le vétéran de la souffrance créative. Persévérons dans l’assurance que la souffrance non méritée leur apportera la damnation.


Retournez sur vos vélos, retournez à la rue, retournez sur les routes, retournez vers le futur, ne retournez pas sur les ghettos cyclables de nos villes, en sachant que cette situation, d’une manière ou d’une autre, peut être et sera changée. Ne nous complaisons pas dans la vallée du désespoir.


Nous vous disons aujourd’hui, amiEs, que malgré les difficultés et les frustrations du moment, j’ai quand même un rêve. C’est un rêve profondément enraciné dans le rêve vélorutionnaire.


J’ai un rêve - qu’un jour, cette planète s’éveillera et vivra la vrai signification de sa croyance : « nous tenons ces vérités comme allant de soi, que tout les êtres sont égaux. »


J’ai un rêve – qu’un jour, sur les bitumes gris de Toulouse, les fils des anciens vélorutionnaires et les fils des anciens automodébiles pourront cheminer ensemble sur les voies de la fraternité.


J’ai un rêve – qu’un jour même la magistrature, un désert étouffant d’injustice et d’oppression, sera transformée en un oasis de liberté et de justice.


J’ai un rêve – que nos enfants habiteront un jour une planète où ils ne seront pas jugés par la couleur de leur vélo, par le contenu de leur caractère.


J’ai un rêve aujourd’hui


J’ai un rêve – qu’un jour la municipalité de Toulouse sera transformé en un endroit où des petits enfants pourront aller, main dans la main, rouler ensemble, sans risquer de rencontrer la mort mécanique.


J’ai un rêve aujourd’hui


J’ai un rêve – qu’un jour, chaque vallée sera levée, chaque colline et montagne sera nivelée, les endroits rugueux seront lissés et les endroits tortueux seront redressés, et la gloire de la bicyclette sera révélée, et tous les hommes la comprendront enfin.


Ceci est notre espoir. C’est avec cet espoir que nous reprenons l’occupation des routes. Avec cette foi, nous pourrons transformer les discordances de notre espèce en une belle symphonie de fraternité. Avec cette foi, nous pourrons évoluer ensemble, lutter ensemble, être emprisonnés ensemble. Nous nous révoltons pour la liberté de circuler ensemble, en sachant qu’un jour nous serons réellement libre.


Quand ce jour viendra, tous les enfants de la roue pourront chanter avec un sens nouveau cette chanson cycliste « Ma route, c’est sur toi, doux chemin de liberté, c’est sur toi que je chante. Routes qui ont vues mourir des vieux, des enfants et autres usagés de deux roues… Que la liberté retentisse.


Et si Toulouse veut être une grande ville, ceci doit se réaliser. Alors, que la liberté retentisse des grandes avenues. Que la liberté retentisse sur le périphérique. Que la liberté retentisse sur les transports en communs.


Que la liberté retentisse dans chaque maison !

Que la liberté retentisse hors de chaque maison !

Mais pas que ça - Que la liberté retentisse dans vos cœurs !

Que la liberté retentisse dans vos mœurs !

Que la liberté retentisse dans chaque colline et dans chaque chemin ! Que la liberté retentisse !


Quand nous laisserons retentir la liberté, quand nous la laisserons retentir dans chaque village et dans chaque lieu-dit, dans chaque état et dans chaque ville, nous ferons approcher ce jour quand tous, cycles ou automodébiles pourront se prendre par la main et occuper le terrain en chantant « enfin libres ! Enfin libres ! Bordel à cul d’Satan, merci, nous sommes enfin libres ! »


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J
Il serait bon que nous nous rencontrions, je crois.<br /> Vous pouvez m'écrire sur l'adresse e-mail de mon blog: royalmensonge@free.fr, en toute confidentialité.<br /> Menons ensemble une liste telle que celle définie sur mon site, ouvert à la société civile, aux associations, mais aussi à l'individu, lequel droit retrouver sa place au sein de la cité, à savoir :<br /> être à nouveau au centre des préoccupations.<br /> Bien à vous JFV (alias gold31)
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